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vendredi 31 décembre 2010

Deux Déclarations pour l'Unité Atlantique (1954 et 1962).


Après avoir étudié la déclaration de Paris [1], sorte de proto-déclaration transatlantique, intéressons nous maintenant aux deux Déclarations de l’Unité Atlantique de 1954 et de 1962. Ces deux documents visaient à renforcer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) dans le contexte de la guerre froide. Si l’existence d’une opposition, en l’occurrence socialiste, étaient une aubaine pour les atlantistes, paradoxalement, c’est après la chute du bloc de l’est et la dissolution du Pacte de Varsovie que les liens euro-atlantiques se sont intensifiés. Ces textes doivent néanmoins être connus pour éclairer les relations euro-américaines de notre époque.


La Déclaration de l’Unité Atlantique de 1954.

Dans son numéro d’octobre 1954, la revue de Federal Union Inc., Freedom & Union, rapporte le contenu de la Déclaration de l’Unité Atlantique (« Declaration on Atlantic Unity ») :

« DANS LE BUT D'ALERTER leurs compatriotes et leurs gouvernements sur la nécessité de renforcer l’Otan, plus de 150 citoyens distingués, venus de huit nations du Pacte Atlantique, ont adopté une "Déclaration de l’Unité Atlantique". Rendue publique à la veille de la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord de la mi-octobre, la Déclaration fait remarquer que l’Otan est encore "une simple alliance militaire" alors qu’elle devait être une alliance plus complète selon ses principes originels. La déclaration exhorte donc les leaders de l’Otan à :
1. Développer l’Otan dans l'objectif d’harmoniser les stratégies politiques, commerciales et militaires des nations membres;
2. Établir un important programme commun de placement afin de baisser les barrières tarifaires, de libérer les courants monétaires et d’éliminer les restrictions au commerce, l’objectif étant d’instituer "une base économique viable pour la Communauté Atlantique et leurs alliés";
3. Par l’intermédiaire de l’assemblée législative de chaque pays membre, mettre sur pieds un comité parlementaire de l’Otan à des fins éducatives;
4. Créer une Assemblée consultative de l’Atlantique représentée par les législateurs des nations membres. Celle-ci se réunirait régulièrement pour débattre des questions d’intérêt commun;
5. Établir un Comité Économique consultatif composé d’employeurs et d’employés pour informer les institutions de l’Otan des effets de leurs politiques sur le niveau de vie des pays de l’alliance.
La déclaration se termine par une demande aux "citoyens de faire ces recommandations à nos gouvernements respectifs pour que cette expérience positive mais des plus difficiles (l’Otan) réussissent. " ».

Freedom & Union conclu en donnant une liste partielle des signataires de la déclaration. Ces derniers sont des universitaires, des chefs d’entreprises, des hommes politiques, des diplomates, des financiers, des hommes de loi, etc. D'éminentes personnalités ont signé la Déclaration de l’Unité Atlantique, parmi lesquelles :
-Côté américain : Vannemar Bush, président de l’Institution Canergie de Washington ; William L. Clayton, ancien sous-secrétaire d’États aux affaires économiques et cofondateur de l’Atlantic Union Committee (AUC) ; le général William Donovan, ancien président de l’Office of Strategic Services (OSS), dirigeant de l’American Committee on United Europe (ACUE), le général William H. Draper Jr, ancien représentant permanant des États-Unis au Conseil de l'Atlantique Nord ; Henri Ford II, président de Ford Motor Company ; le général George Marshall, ancien secrétaire d’État ; John J. McCloy, président de la Chase National Bank ; Philip D. Reed, président de General Electric Company ; Owen J. Roberts, ancien membre de la Cour suprême des États-Unis et cofondateur de l’AUC ; Elmo Roper, cofondateur de l’AUC ; Clarence K. Streit, auteur de Union Now et cofondateur de l’AUC ; Harry S. Truman, ancien président des États-Unis.
-Côté britannique : John Bailis, président du World Council of Churches ; Franck Byers, ancien président du parti libéral ; Lionel Curtis, auteur de Commonwealth of God et « fellow » de l’All souls College de l'université d’Oxford ; Lord Malcom Douglas Hamilton, vice-président de Federal Union Ltd ; Julian S. Huxley, biologiste et écrivain, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) ; Bertrand Russell, mathématicien et philosophe.
-Côté français : Maurice Allais, professeur d’économie à l'École Nationale Supérieure des Mines de Paris ; Michel Debré, sénateur ; Giscard d'Estaing, président de la section française de la chambre internationale du commerce ; Edouard Herriot, président d’honneur de l’Assemblée Nationale, ancien premier ministre ; Firmin Roz, écrivain, membre de l’Institute de France.

D’autres personnalités canadiennes, belges, norvégiennes, danoises et allemandes ont signé ce document. Beaucoup d'entre eux récidiveront six ans plus tard, avec la seconde Déclaration de l’Unité Atlantique.

La Déclaration de l’Unité Atlantique de 1962.

Paraphée par 242 leaders de l’Otan le 12 novembre 1962 à Paris, la nouvelle Déclaration de l’Unité Atlantique s’inscrit dans un contexte international plus que tendu. En effet, quelques jours auparavant, la crise des missiles de Cuba a plongé le monde dans la peur d’une troisième guerre mondiale de type nucléaire. La catastrophe a néanmoins été évité grâce à un Kennedy habile et ferme, et un Khrouchtchev conciliant et raisonnable. Cette crise a eu pour conséquence de persuader les atlantistes de renforcer l’Otan et les liens transatlantiques. Ainsi, la seconde Déclaration de l’Unité Atlantique dresse une liste de sept étapes en vue de créer une union solide à partir de l’Otan.

Les 242 signataires viennent de 14 pays de l’alliance atlantique. Parmi eux, 42 ont exercé des fonctions au sein de leurs gouvernements ; 11 sont d’anciens premiers ministres ; 84 sont membres de leur parlement national, incluant six présidents et speakers. Les autres signataires sont des éditeurs importants, des journalistes, des chefs d’entreprises, des dirigeants syndicaux, des présidents d’universités et des professeurs. Les signataires de la première Déclaration ont par ailleurs joué un rôle prégnant dans la création de la conférence parlementaire de l’Otan en 1955, de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) en 1960-61 de l’Atlantic Institute for International Affairs et de l’Atlantic Exploratory Convention en janvier 1962.

Voici le texte de la Seconde Déclaration de l'Unité Atlantique :

« NOUS, LES CITOYENS SOUSSIGNÉS de Belgique, du Canada, du Danemark, de France, d’Allemagne, de Grèce, d’Islande, d’Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Turquie, de la Grande Bretagne et des États-Unis, adressons cette APPEL À L’UNITÉ ATLANTIQUE à nos compatriotes et à nos gouvernements.

Nous croyons :
Que la souveraineté individuelle et la liberté dans le cadre de la loi sont les plus précieux legs de l’humanité.
Que le bastion de la liberté humaine est la Communauté Atlantique.
Que ce bastion est confronté à de sérieuses menaces.
Que c’est seulement par notre unité que nous pourrons préserver les libertés dont nous jouissons, et que notre exemple sera suivi par toute l’humanité. Le Communisme International croit à l’unité par la force ; son objectif est une tyrannie monolithique ; il est déterminé à nous détruire. La menace qu’il fait peser sur la liberté n’est pas seulement militaire, mais aussi politique, idéologique, et économique. Ce n’est pas un problème seulement limité à l’Europe ou à l’Occident, mais un problème mondial. Nous devons être unis pour que nos politiques soient utiles sur tous les fronts et dans tous les secteurs.

Pour ces raisons, nous nous engageons mutuellement à nous soutenir les uns les autres, tels des amis fidèles qui partagent un même héritage spirituel et culturel [...]. Nous consacrons nos efforts au développement de notre alliance au sein d’une authentique Communauté Atlantique afin d’assurer la pérennité de ces concepts. Nous appelons nos gouvernements à entreprendre sans délais la mise en oeuvre de ces mesures pour établir une authentique Communauté Atlantique, dont les cinq premières ont été unanimement recommandées par la Convention Atlantique des nations de l’Otan à Paris, en janvier 1962.
1. Établir une commission gouvernementale sur l’Unité Atlantique qui rédigera une Charte pour une Communauté Atlantique convenablement organisée en vue de faire face aux défis de notre époque.
2. Créer un Haut Conseil permanent qui devra intervenir dans les cas définis par un vote à la majorité pondérée concernant les questions d’intérêt commun.
3. Développer la conférence parlementaire de l’Otan dans le cadre d’une assemblée consultative pour qu'elle puisse réviser les travaux de toutes les institutions atlantistes, et leur faire des recommandations.
4. Instituer un partenariat commercial entre la Communauté Économique Européenne et l’Amérique du Nord, socle pour Communauté Économique Atlantique, mais ouverte à toutes les autres nations du monde libre.
5. Établir une Haute Cour de Justice de l’Atlantique pour résoudre les problèmes qui peuvent intervenir dans les traités.
6. Promouvoir des mesures pour assurer une défense plus efficace, incluant le développent d’un commandement Atlantique unifié ; une stratégie commune à l’intérieur comme à l’extérieur de la région Atlantique ; une plus grande standardisation ainsi qu’une production plus rationelle des armes et des équipements ; des contributions à la défense équitablement réparties entre nos pays respectifs.
7. Soutenir et étoffer l’Atlantic Institute pour en faire un centre intellectuel et spirituel de la Communauté Atlantique.

Ce n'est que par cet effort d’union et d’intégration que nous pouvons fournir, à l’échelle requise, une aide économique, ainsi que des marchés pour les pays en développement.

Inspiré par les réalisations que nos nations ont accompli par le passé, nous pouvons suivre un destin glorieux en joignant nos forces présentes. »

Les signataires sont nombreux. Citons tout de même les noms les plus prestigieux : les Américains William L. Clayton, William H. Draper, Henry Ford II, Henry Kissinger, Robert P.Patterson, Elmo Roper, Clarence K. Streit ; le britannique Sir Julian Huxley ; le prince Bernhard des Pays-Bas ; les Français Maurice Allais, Raymond Aron, Valéry Giscard d'Estaing, Edmond Michelet, Guy Mollet, Paul Reynaud, Jules Romain, Jacques Rueff, Maurice Schuman ; les Canadiens Lester Pearson et Paul Martin ; le belge Paul Van zeeland. (Vous trouverez tous les noms dans le second document joint).

Conclusion :

Comme nous l’avons rappelé plus haut, si la guerre froide et l’existence d’un camp socialiste ont permit aux atlantistes de créer l’Otan, et d’esquisser les premiers traits d’une union intercontinentale, c’est seulement après l’effondrement de l’empire soviétique que l’Europe et l’Amérique ont épousé pleinement les principes du fédéralisme atlantique. Les deux Déclarations que nous venons d’étudier ont en quelques sortes préparé le terrain. Aujourd’hui, face à la menace du « terrorisme international » et l'émergence de nouvelles puissances telles que la Chine, l’Inde ou la Russie, l’Occident - mené par les États-Unis - travaille à l’élaboration d’une union euro-américaine complète, sans qu'aucun citoyen n'en soit informé par les médias et la presse officiels. À l'instar de l'Accord Multilatéral sur l'investissement (AMI), il nous faut absolument adopter la « stratégie de Dracula », consistant à mettre au jour l’existence et le contenu des textes relatifs à ce projet dans la mesure où placé en pleine lumière, le vampire perd son pouvoir et meurt [2].

Notes :

[1] Voir notre article sur la Déclaration de Paris de janvier 1962 : http://theorie-du-tout.blogspot.com/2010/12/la-declaration-de-paris-janvier-1962-la.html

[2] DE BRIE C. (1998), Comment l’AMI fut mis en pièces, Le Monde Diplomatique, mars, p. 21.

BOUNOUA Samy.

Documents joints :

- Declaration of Atlantic Unity, Freedom & Union, Octobre 1954 :

- 242 NATO Leaders Sign Declaration of Atlantic Unity,
Freedom & Union, Janvier 1963 :

dimanche 26 décembre 2010

La déclaration de Paris (janvier 1962) : la première déclaration transatlantique.


Il y a maintenant 20 ans que le processus d'union atlantique a été officiellement lancé. Le 22 novembre 1990, avec l'adoption de la Déclaration transatlantique par le congrès des États-Unis et le parlement européen, l’Ancien et le Nouveau Monde se sont engagés dans l’édification d'une union politique, économique et militaire. Quelques mois après la disparition du Pacte de Varsovie, le Secrétaire d'État du président George H. Bush, James Baker, avait déclaré : « Notre objectif est une communauté transatlantique allant de Vancouver à Vladivostok » (juin 1991, Berlin) [1].
En janvier 1962, quelques mois avant la « déclaration d’interdépendance » entre l’Europe et l’Amérique du président Kennedy (4 juillet 1962, Philadelphie) [2], un document avait précédé la déclaration transatlantique : la déclaration de Paris, premier pas en vue d’établir une fédération transatlantique entre démocraties, et in fine une fédération mondiale.


Cette déclaration est le fruit de la convention atlantique des nations de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Les 90 citoyens délégués réunis à Paris entre le 8 et le 20 janvier 1962 avaient fixé l’objectif suivant : ériger une véritable Communauté Atlantique ( « a true Atlantic Communauty ») en une décennie, seule façon de garantir la survie et le progrès des hommes libres.
Préambule.

Le préambule de la Déclaration rappelle que le monde occidentale partage un héritage collectif : celui d’une « grande civilisation » dont les origines remontent aux « premières réalisations du Proche-Orient, à la beauté de la Grèce classique, à la sage juridiction romaine, à la force spirituelle de nos religions traditionnelles et à l’humanisme de la Renaissance. » L’Occident est par ailleurs un monde progressiste, qui s’appuie sur la science moderne et la maîtrise de la nature. Son histoire fut certes marquée par des guerres et des conflits de toutes sortes, des principes communs transcendent néanmoins sa division perpétuelle : la primauté du droit ; le respect des droits individuels ; la justice sociale ; le devoir de générosité. Les nations occidentales constituent ainsi, selon les mots de la Déclaration, « une solide communauté morale et culturelle ».

Recommandations.

La Communauté Atlantique doit s’unir face à la menace communiste au nom de la liberté et de la démocratie. Cette union doit se faire dans les domaines politique, militaire, économique, morale et culturelle. Pour mener à bien cet ambitieux projet, la Convention Atlantique énonce toute une série de recommandations :

« Définir les principes sur lesquelles la civilisation occidentale repose, et en assurer le respect.

Créer un Haut Conseil permanent au plus haut niveau politique, chose indispensable à la Communauté Atlantique, afin de prendre des décisions concertées pour toute la Communauté [...].

Développer la conférence parlementaire de l’Otan dans le cadre d’une assemblée consultative pour qu'elle puisse réviser les travaux de toutes les institutions atlantistes, et leur faire des recommandations.

Instituer une Haute Cour de Justice de l’Atlantique pour résoudre les problèmes qui peuvent intervenir dans les traités.

Harmoniser les stratégies politiques, militaires et économiques liées aux questions s’appliquant à l’ensemble de la Communauté.

Le Conseil de l'Atlantique Nord doit contribuer au développement d'une politique concertée de l'Otan, en respectant la condition d’extrême urgence en ce qui concerne l’utilisation de l’arme nucléaire.

Le Conseil de l’Atlantique Nord fait bon accueil au développement, au progrès, et à l’expansion éventuelle de la Communauté Économique Européenne (CEE) ainsi qu’aux déclarations du président Kennedy. Ce dernier prône en effet l'établissement d’un partenariat commercial entre la CEE et les États-Unis, prélude à la constitution d’une Communauté Économique Atlantique ouverte à toutes les nations du monde libre.

Les nations occidentales, reconnaissant le droit de tous les individus à la liberté, à l’indépendance et à la recherche du bonheur, doivent coopérer plus largement avec les pays en développement dans leurs programmes économiques. Cette coopération s’exprimerait par des programmes économiques multilatéraux, une accélération des investissements, et des mesures visant à doubler le volume et la valeur de leurs exportations, ce qui impliquent des réductions tarifaires spéciales pour leur exportations.

La Communauté Atlantique doit prendre des mesures afin d’aider à l’amélioration de leurs économies et de rééquilibrer le potentiel économique de chacun.

Les nations occidentales, témoin de la disparition de l’indépendance nationale et des droits de l’homme en Europe centrale et Orientale, réaffirme leur conviction selon laquelle le problème de ces nations sous tutelle devra être résolu en accord avec les principes de liberté individuelle et d’auto-détermination nationale.

Créer un Conseil de l’Atlantique pour les jeunes, l’éducation et la culture dans le but de mettre sur pieds des projets d’échange de jeunes gens, d’étudiants ou d’enseignants - et ainsi promouvoir une collaboration culturelle et scientifique de part et d’autre de l’Atlantique [3].

Les membres de l’Otan s’engage à instaurer rapidement une Commission Spéciale Gouvernementale dans l'intention de créer d'ici deux ans une véritable Communauté Atlantique pour faire face aux défis politique, militaire et économique du temps. »

Les questions d’ordre moral et culturel.

La convention atlantique des nations de l’Otan définit ensuite les principes moraux et spirituels de la Communauté Atlantique :

« Les buts des institutions politiques et économiques sont la protection et la promotion des droits, des libertés et des devoirs, qui permettent à chaque être humain de remplir sa vocation spirituelle.

La liberté est inséparable de la responsabilité, ce qui implique une reconnaissance de la loi morale à laquelle les hommes, en tant qu’individus ou en tant que collectivité, doivent se conformer.

La liberté est inséparable des devoirs de chacun vis-à-vis de son prochain, ce qui implique l’obligation d’assurer à tous les hommes, peu à peu, le bien-être physique et morale.

La liberté est inséparable de la tolérance, c’est-à-dire le droit de discuter librement de tous les sujets, tant que les principes de la civilisation ne sont pas outrepassés.

Il ne peut y avoir de liberté sans diversité, résultante naturelle des différences entre les peuples dans tous les domaines. Mais cette diversité ne doit pas entraîner la désunion. À l’inverse, conservant leurs caractéristiques communes, elle deviendrait une force conduisant les peuples de la civilisation Occidentale à l’union.

La liberté est inséparable de la vérité objective. Il faut donc redonner aux mots le sens exact qu’ils ont dans le Monde Libre.

Les pays membres sont invités à :

Défendre et promouvoir les valeurs et les principes civilisationnels en utilisant l’éducation, les publications diverses, l’enseignement, la radio, le cinéma et la télévision.

Respecter dans leur conduite à l’égard des autres nations l’éthique et les valeurs de la civilisation Occidentale et ainsi servir d'exemple, la discorde et la désunion intervenant lorsqu’elles sont bafouées.

Défendre ces valeurs et ces principes contre la subversion intellectuelle et morale à l’intérieur de la Communauté.

Essayer de créer une atmosphère propice à la compréhension mutuelle entre les Membres de la Communauté Atlantique, favorisant au maximum la richesse émanant de leur diversité;

Démontrer aux autres peuples que le seul respect de ces valeurs et de ces principes peut engendrer une civilisation technique dans le but d’améliorer le bien-être physique et moral de l’humanité.

Reconstruction de l’Acropole : décider que l’Acropole deviendra le symbole de notre culture et l’autel de notre Alliance, et appeler les gouvernements à réfléchir à la mise en oeuvre d'une telle mesure. »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le « monde libre » n’a rien à envier au monde socialiste en terme d’idéologie. Il est a noté, par ailleurs, que cette déclaration a été faite à l’initiative de Federal Union Inc et de l’Atlantic Union Committee, organisations atlanto-mondialistes menées par Clarence Streit, l’auteur de Union Now [4].
Si la Communauté Atlantique n’a pas été mise en place dans le délai prévu, force est de constater qu’à la veille de 2011, les transatlantistes sont sur le point de gagner la partie. Avec la création d’institutions comme le Conseil Économique Trantatlantique, le Conseil Politique Transatlantique ou encore l’assemblée transatlantique [5], la très avant-gardiste déclaration de Paris est en passe de se concrétiser. Seulement, la Némésis finit toujours par punir l'Hybris.


Notes :

[1] DE BRESSON H. (1991). « Monsieur James Baker prône la création d’une communauté euro-atlantique "de Vancouver à Vladivostock" », Le Monde, 20 juin, p. 8.

[2] Discours prononcé par le président Kennedy à l’Independance Hall à Philadelphie, in Union de l’Europe occidentale, Assemblée-Commission des Affaires générales : l’année politique en Europe, rétrospective 1962, mars 1963, pages 52 et 53.

[3] Cette recommandation rappelle le projet ATLANTIS, programme européen lancé en 1995 qui permet d’aller étudier aux Etats-Unis, en bénéficiant d’une bourse. Voir :
- Le site du Département de l'Éducation des États-Unis :
- Le site de l'agence exécutive "Éducation, audiovisuel et culture" :
- Le site de la commission européenne :

[4] « A daring try was made in 1962 when, on the initiative of the leaders of the Atlantic Union Committee and Federal Union, ninety leading citizens of NATO nations met in Paris in the Atlantic Convention. The outcome of the convention was the Declaration of Paris. They made recommendations including greater integration of NATO defense forces, establishment of an Atlantic High Court of Justice, further development of the Atlantic Assembly, and establishment of a governmental commission to draw up a charter for a true Atlantic Community. Several of the less daring recommendations were implemented but action toward federation did not develop » in http://streitcouncil.org/index.php?page=federal-union-inc

[5] Nous détaillons cela dans le volet institutionnel de nos chroniques transatlantiques : http://theorie-du-tout.blogspot.com/search/label/Chroniques%20Transatlantiques%20:%20Institutions

BOUNOUA Samy.

Document joint :

La déclaration de Paris (en anglais) :

lundi 20 décembre 2010

[Blog] Les USA et l'UE vont travailler à des réglementations communes (AFP)


Le CET, de Wikileaks, à l'AFP
Comment créer un lien entre les notes de Wikileaks, et l'actualité dans le monde ?

Il y a une semaine seulement, je m'élevais contre les "anti-Wikileaks" en expliquant que si les médias dominants avaient fait leurs choix quant aux contenus qu'ils allaient servir au bon peuple, on pouvait néanmoins chercher d'autres thèmes, comme par exemple, le Marché Transatlantique. Je relatais donc dans ce billet (1) l'entretien entre le député américain Froman et les dignitaires Européens, dont M. De Gücht, commissaire au commerce, voici ce qu'il se disait en somme :

dimanche 19 décembre 2010

[Billet] Une petite mise au point ...


Le vote des députés européens du FN
pose certaines questions, quelles réponses
seraient les plus vraisemblables. 
A l'instar de notre collègue bloggeur et militant Johan Livernette, aujourd'hui, en ce dimanche ennuyeux, il me semble opportun de faire une petite mise au point. En effet, ces derniers jours, une polémique invraisemblable a éclaté à propos d'un vote du FN au parlement Européen le 8 mai 2008. Etant en partie responsable de cette polémique, j'aurai voulu faire aujourd'hui une mise au point (qui n'engage pas le blog mais simplement l'auteur).

Le 26 août 2010, je publiais la 4ème chronique transatlantique (1), qui portait sur une résolution adoptée le 8 mai 2008. En effet, le travail entrepris depuis maintenant plus de 6 mois par ce blog sur le fédéralisme transatlantique, tant au niveau institutionnel qu'au niveau idéologique (voir le merveilleux article de Samy sur Clarence Strait (2)), nous a amener à éplucher un certain nombre de résolutions du parlement Européen (à défaut d'étudier, mais il est possible que cela vienne, le point de vue américain). Cette résolution portant sur le Conseil Economique Transatlantique (CET ou TEC pour Transatlantic Economic Council) explique les vues et les objectifs du parlement Européen quant au partenariat transatlantique et à l'intégration des marchés européens et américains.

jeudi 16 décembre 2010

[Billet] Vu sur Wikileaks ...


La dernière salve de Wikileaks projette
sur nos écrans plus de 250 000 notes
diplomatiques du Département d'Etat
Américain.


Ces révélations ont déclenché un tollé
gouvernemental mondial.
C'est la mode, c'est le buzz, choisissez le mot que vous voulez, mais Wikileaks a réellement été une petite bombe lâchée (intentionnellement ?) sur l'establishment. Le monde entier se déchire pour savoir si Assange a réellement fait l'amour à une Suédoise sans préservatif.

Sur le net, Wikileaks (du moins, la deuxième salve de Wikileaks) laisse perplexe. On se pose énormément de questions quant à l'authenticité du mouvement clandestin qui vise à diffuser des archives et fichiers "secret defense". Je continue pour ma part à penser que c'est effectivement un mouvement citoyen transparent, peut-être manipulé au niveau des notes qui filtrent, mais surement pas un falsificateur qui nous enverraient de fausses notes.

Quand certains pensent que Wikileaks arrange le système et notamment l'Occident en général, je préfère penser au contraire que sur les 1 500 câbles sortis (sur 251 000 à peu près en tout, qu'on aura le plaisir de découvrir ...), les médias qui ont accès à ces notes sélectionnent.

En effet, on peut tout à fait faire dire à Wikileaks ce que l'on sait déjà quant à l'Iran et la région du golfe. Ou alors, on peut lui faire parler du marché transatlantique, et pourquoi pas des personnalités politiques Françaises.

lundi 13 décembre 2010

[Blog] Statistiques comparatives sur le terrorisme aux USA

Un peu de polémique, ça vous dit ? ;)
Le danger terroriste est quasiment inexistant
Gregor Seither – IES News Service – 07/12/2010
Quelles sont les chances de mourir dans un crash d’avion causé par une attaque terroriste ? Selon le Prof. Paul Campos, juriste à l’Université de Colorado (Boulder, Co.) elles sont de 1 sur 25 millions, soit quasiment proches de zéro.
En comparaison, les chances de mourir dans un accident d’avion « standard » sont d’une sur 9,2 millions, selon les données compilées par  la base de données « OAG Aviation Database » aux Etats-Unis. Cela signifie que, en moyenne, un pilote d’avion tue bien plus de personnes qu’un terroriste.
Dans la même veine, aux Etats-Unis, vous avez 87 fois plus de chances de mourir par noyade que dans un attentat terroriste et 50 fois plus de chances de mourir en étant frappé par la foudre. Quant aux victimes des bavures policières, elles sont  8 fois plus nombreuses que celles des terroristes, si l’on en croit les chiffres pour 2004 du National Safety Council. Aux Etats-Unis, la police tue donc huit fois plus de personnes que ne le font les terroristes – et ces chiffres incluent les morts du 11 septembre 2001 !

jeudi 9 décembre 2010

[Billet] Les Européens et leurs institutions



Le German Marshall Fund est un institut qui
a pour but l'amélioration de la compréhension et du
dialogue entre l'Europe et les Etats-Unis.

Il édite les Transatlantic Trends chaque année.
Grâce à Samy, j'ai eu accès tout à coup à une énorme somme d'informations qu'il me faudra des années à analyser. Parmi tout cela, je suis tombé sur un PDF assez intéressant sur le site du German Marshall Fund of the United States, organisme dont il faudra se soucier dans une prochaine chronique tant il est important (1)

J'avais déjà vu ces documents lors de mes recherches sur le marché transatlantique. Ce sont les Transatlantic Trends (Tendances Transatlantiques). Ils sont édités par le GMFUS régulièrement, et indiquent la "tendance".
Celui-ci concerne l'année 2010 (2) et contient des informations très intéressantes ! En particulier une partie intitulée "Une crise de l'Euro, mais pas de l'Union Européenne" ...