vendredi 9 avril 2010

L'agence Fitch abaisse encore la note de la Grèce



[...] L'agence de notation Fitch a abaissé sa note sur la dette souveraine grecque à BBB- avec perspective négative, ce qui correspond à un investissement "de qualité moyenne inférieure", selon la classification de l'agence. La note BBB- représente le seuil "investment grade", qui marque le point en dessous duquel les investissements sont déconseillés, sauf dans un but purement spéculatif. L'agence Fitch avait été la première à rétrograder la Grèce en catégorie B en décembre 2009, déclenchant une vague de spéculation et un plongeon de la Bourse.
On peut aisément voir grâce à cet article du Monde (9 avril 2010) à quel point ces agences de notation sont puissantes.

Fitch n'en est pas à sa première performance, à l'instar de toutes les autres agences, elle dégrade à volonté les notes sur la santé des états, faisant la pluie et le beau temps en termes d'intérêts sur les bons du trésor d'états en difficulté comme la Grèce, ou le Portugal.


Par rapport à l'aide de l'Europe, voilà ce que nous apprend le Monde :
Cet accord permettrait à la Grèce de se refinancer auprès de ses partenaires de la zone euro à un taux "moins élevé que le taux actuel du marché pour la dette grecque", sans que "ce soit un cadeau pour autant", explique-t-on encore. Le taux exigé de la Grèce pour emprunter, que ce soit sur trois ans ou sur dix ans, est actuellement très élevé, supérieur à 7 %, soit plus du double de l'Allemagne, référence des marchés. Certaines sources assurent que le taux de 6 % tiendrait la corde chez les partenaires européens d'Athènes.
On comprend donc qu'en fait, l'aide que propose les pays de la zone euro à la Grèce se compose de prêts billatéraux à un taux de 6% selon certaines sources (bien sur il faut encore attendre pour s'en assurer). 


Si c'est vraiment le cas, les pays de la zone Euro sont en train de proposer à la Grèce les mêmes taux qui lui étaient imposés à la mi-mars 2010 (environ 6,2%), période où l'on considérait que les taux étaient déjà invivables. 


Notons effectivement que l'Allemagne et la France, qui sont elles aussi noyés par les intérêts sur leurs bons du trésor (l'Etat Français dépense chaque année environ 50 milliards d'euros au remboursement du "service de la dette", plus communément appelés "intérêts"), bénéficient pourtant de taux d'environ 3%.


Personnellement je considère donc ces accords plus comme un effet d'annonce, destiné à calmer les marchés que comme une réelle proposition d'aide : 


Soit le tour de passe passe fonctionne, les marchés reprennent confiance (surtout au vu des réformes engagées par le gouvernement Grec) et permettent à la Grèce de respirer en baissant leurs exigences au niveau des taux, et les pays de la zone euro n'auront en fait rien à débourser.


Soit cela ne fonctionne pas, et les états qui signeront des prêts bilatéraux avec la Grèce ne contribueront qu'à l'endetter un peu plus avec ce taux de 6%, mais en gagnant tout de même de l'argent sur le dos des classes moyennes et populaires de l'Etat Grec.
Article à lire :  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire