samedi 5 juin 2010

[Blog] Conférence du Bilderberg à Sitges. Compte-rendu de Michel Taccola

Ce qui suit est un article issu du site Infoguerilla, où on a retransmis le compte rendu de Michel Taccola, qui s'était rendu sur les lieux pour couvrir l'évènement (source : http://infoguerilla.fr/?p=2260)
J’ai parlé avec Michel hier en fin de matinée, et il m’a informé qu’il avait écrit et posté sur le site un compte-rendu de ce qu’il avait vu sur place. Vu qu’il s’agissait d’un brouillon, et qu’il n’a pas eu le temps de corriger les fautes d’orthographe et de style, j’ai proposé de le faire à sa place, ce qu’il a accepté sans aucun problème. Voici donc la version finale que je me suis efforcé de ne modifier que quand cela s’avérait vraiment nécessaire.

Conférence du Bilderberg à Sitges. Compte-rendu de Michel Taccola
2 juin. La ville de Sitges hors saison offre un spectacle presque désolant – les résidences sont vides et les volets fermés, quelques rares touristes écument la promenade du bord de mer en ordre dispersé.
Bref, a priori rien ne laisserait penser que le destin d’une bonne partie de l’humanité va se jouer à quelques mètres de là dans le très select Dolce Hotel situé bien à l’écart du centre ville, et ceinturé d’un parc national et d’un terrain de golf.
Devant le seul accès officiel, les policiers espagnols serrent les rangs et ferment les routes. Face a eux, une poignées d’activistes qui déploient leurs banderoles, une manière bien a eux de souhaiter la bienvenue à la « super-élite » mondiale sensée se réunir le lendemain.
Des suisses germanophones, des allemands, et deux américains de We Are Change. Les premiers regroupements se forment. Dans toutes les têtes bien sûr la réunion du lendemain, mais aussi divers sujets comme les chemtrails, le nouvel ordre mondial et ses valets, et tous les sujets qui viennent avec. L’impression de se sentir moins dingue avec des camarades de lutte se trouve vite contrebalancée par la désagréable impression d’une présence policière qui semble s’accroître d’heures en heures. Les patrouilles de la police locale devant nous semblent programmées comme du papier à musique. Toutes les dix minutes environ, une voiture nous fait l’honneur de sa présence avant de faire demi-tour en repassant encore devant nous. Parano? Peut-être, et c’est bien ce que nos détracteurs nous assènent a longueur de pseudos arguments.
Non, le Bilderberg n’existe pas nous dit-on, ce ne sont que fantasmes de paranos conspirationnistes, rien de grave, juste quelques types ultras puissants et influents qui veulent se retrouver entre eux pour discuter de l’avenir du monde. Vous en conviendrez, rien que de très normal, et surtout pas de quoi troubler la tranquillité de la ménagère de moins de 50 ans. Juste « business as usual » comme dirait l’autre.
Le petit groupe disparate se met enfin en marche en direction du lieu ou les futurs crimes se décident. Ambiance bon enfant, l’occasion de faire plus ample connaissance avec le reste de la troupe, les deux ricains de We Are Change, Mike et Pablo, dont le premier est un vétéran de la guerre d’Irak. On parle de la propagande d’Hollywood, de l’abrutissement social qu’elle génère partout où sont diffusé les épisodes et les films de cette industrie fausserment « cool » et innocente.
Devant l’entrée de l’hôtel, les activistes espagnols ont déjà pris position avec leurs banderolles. Kissinger, Rockefeller, Zapatero, Trichet, vont-ils venir cette nuit? Les hypothèses circulent, certains en sont persuadés, arguant du décalage horaire avec les USA, ainsi ils pourraient arriver au milieu de la nuit. Tout le monde y va de son analyse, juste le temps de constater que personne n’est vraiment sûr de rien. L’opposition est à l’inverse du meeting élitiste; spontanée, désorganisée, mais en pleine lumière, avec beaucoup de camaraderie et d’entraide entre les activistes.
3 h du mat. Un peu perdu, car c’est mon premier Bilderberg. J’hésite à rester camper devant l’entrée avec les activistes, mais le relâchement manifeste de la milice, pardon de la police de l’état de Catalogne, semble indiquer que l’arrivée de nos « maîtres » n’est pas encore d’actualité. Direction le lit pour un bon somme, la journée de demain sera longue et fatiguante, et ce fut le cas
3 juin. Après une courte nuit, direction l’hôtel, ou plutôt son entrée. Un coup de fil des anglais venus avec Charlie Skelton, confirme que « today is the day ». Nos « élites » vont venir se torcher avec le papier de luxe des toilettes cinq étoiles du Dolce Hotel, s’essuyant au passage sur la démocratie, ou plutôt l’illusion du choix. Car les vrais choix se feront derrière ces murs, entre discussions informelles et consignes venues d’en haut, le tout bien sur dans le but d’obtenir ce consensus invisible qui va régir les positions politiques des participants, sagement relayées par la suite par la grosse artillerie médiatique aux ordres.
Meme lieu que la veille, mais ambiance radicalement différente, aujourdhui les divers électrons libres des mouvements anti-NWO se sont regroupés autour de l’atome Bilderberg. On guette l’arrivée des blacks limousines aux vitres teintées. Cette fois les flics espagnols sont en tenue de combat, prêts a nettoyer la voie pour la super-élite. Ce déploiement policier clairement anti-émeutes, évidemment incongru pour une paisible cite balnéaire telle que Sitges, tranche aussi avec la réalité de la menace que nous sommes sensés représenter pour les « honorables participants ». Une cinquantaine d’activistes pacifiques à tout casser, pour la moitié de policiers anti-émeutes, sans compter les civils attentifs à ce qui sort de leur oreillette, et la sécurite privée du groupe Bilderberg, des mens in blacks qui selon certains témoins seraient très tôt, venus superviser les mesures de sécurité, certains mauvais esprits diront qu’ils ont transmis des consignes aux policiers.
Premiere bousculade après qu’une limousine noire aux vitres teintées se soit faite assaillir, et c’est les policiers qui dégagent le rond-point, maintenant les activistes derrière les barrières de sécurité.
Pendant ce temps, certains parmi les plus anciens prétendent que les illustres invités n’arrivent pas par cette entrée, mais par une autre située derrière l’hôtel et complètement à l’opposé d’où nous sommes tous positionnés. Déjà, les flics deviennent nerveux, une anglaise voulant rentrer dans son camping situé juste derrière, reçoit une mise en garde par un policier peu aimable.
Avec Hanno, un allemand, nous décidons de rejoindre ce camping pour boire un café avec Charlie Skelton et sa bande de british, dont la peau semblait en guerre avec le soleil implacable d’Espagne.
Là, nous retrouvons nos amis ricains de We Are Change, l’hypothèse de l’entrée secrète se confirme, rendez-vous est pris pour aller explorer cette possibilité. Deux activistes nous attendent déjà là-bas. Mike le vétéran d’Irak, nous explique que nous devons y aller à plusieurs munis de plusieurs caméras et appareils photos, pour le cas où l’un d’entre nous se ferait choper.
Car c’est un gigantesque et déséquilibré jeu du chat et de la souris qui se joue autour du Dolce Hotel. Activistes bénévoles, contre police et sécurité privée appuyées par des hélicoptères. La course-poursuite s’engage, et après une vingtaine de minutes en voiture, nous nous retrouvons très loin derrière l’hôtel au milieu de résidences de luxe. Juste devant nous, la colline boisée qui elle-même abrite l’hôtel complètement perdu au milieu du terrain de golf et du parc naturel. Une protection naturelle en quelque sorte, mais pas seulement. Dès notre arrivée, un étrange personnage d’une quarantaine d’années en scooter s’arrête derrière nous, alors que nous sommes au sommet de la première colline en train d’étudier notre plan d’approche. Son regard méchant et aggressif nous dévisage pendant de longues minutes avant de repartir. Etait-ce un riverain excédé par notre présence, ou un garde privé essayant de nous intimider avant de donner l’alerte. Sans nous poser de questions, nous nous mettons en route sans tarder, dans ce genre de circonstances le hasard semble suspendu dans une autre réalité.
Une heure de marche dans une chaleur étouffante, et sans véritables points de repère, esquivant les nombreuses patrouilles en motos, à pied ou en voiture, nous voici enfin devant le l’épicentre de la corruption des élites. Sur une colline surplombant l’hôtel, nous pouvons enfin voir l’autre côté de l’hôtel, celui qui est sensé être caché de tous regards. Nous pouvons voir les limousines noires impeccablement alignées, des policiers, encore des policiers, et mêmes quelques invités trinquant paisiblement en terrasse, sûrement en train de décider de l’avenir de millions de personnes tout en sirotant un délicieux cocktail.
L’hélico qui surveille la zone en permanence nous oblige à la plus grande discrétion, pareil pour les voix espagnoles entendues en arrivant. Une voiture arrive et tout le monde se jette à terre. Etant situé sur une propriété privée, se faire choper équivaut à signer son arrêt de mort, le soleil implacable faisant déjà la moitié boulot.
Hélas, nous sommes encore trop loin de l’hôtel, trop loin pour notre matos grand public, là où il faudrait de vrais paparazzis. Hélas, ces derniers sont trop occupés a poursuivre des « stars » qui ne décident assurément pas du contenu de leur prochain album, alors que les Bilderbergers eux décident seulement des prochaines guerres et autres crises économiques. Bien-sûr, il faut être un conspirationniste débridé pour oser penser que ces sujets mériteraient plus d’attention que ces crétins de « pipoles » Kleenex.
Nous décidons de laisser deux gars sur place pour garder cet excellent spot, et retournons dans le monde « autorisé ». Retour encore plus délicat perturbé aussi par les nombreuses patrouilles obligeant à marcher en dehors des sentiers où nous aurions eu bien besoin de machettes pour se frayer un chemin dans les ronces.
Alors que je me dépêche de rentrer pour assister a la conférence de presse de Jim Tucker, les témoignages vont bon train. Comme « Freeman », responsable du plus gros site allemand anti-NWO, à qui deux flics en civil auraient demandé d’effacer ses vidéos et photos, sous peine d’une garde-à-vue de 32 heures, légale en Espagne, même sans motifs. Ou alors Mike et Pablo, retardés dans le camping pendant 45 minutes pour une très petite quantite d’herbe. Visiblement, le camping situé à côté de l’hôtel où de nombreux activistes étrangers se sont installés, est sous étroite surveillance policière, qui intervient directement en ciblant les activistes et effacant les photos.
Nous sommes nombreux à assister à la conférence de presse de Jim Tucker installé à l’hôtel Antemare, dont les clients stupéfaits par cet attroupement découvrent soudain qu’il se passe quelque chose d’autre à Sitges que la plage et les bars. La presse espagnole se distingue par sa présence massive depuis le début du meeting, chaînes de télévision, presse écrite, tous les titres sont représentés.
Une publicité malvenue pour nos chères élites qui, les pauvres, se retrouvent acculées dans leur hôtel transformé pour l’occasion en bastion imprenable.
19 h. Une manifestation est prévue dans le centre ville, mais le parcours a été dérouté à la dernière minute pour faire en sorte que le cortège ne rencontre que les résidences aux volets fermés. Malgré la cinquantaine de personnes présentes, un hélicoptère tournoyait non stop au dessus de nos têtes. Dispositif complété par les voitures de police et deux flics en civils occupés avec leurs oreillettes et légèrement a l’écart. La manif se déroule dans une ambiance bon enfant, à l’espagnole, avec beaucoup d’humour et de chaleur. Une fois arrivés devant l’hôtel, c’est un impressionant dispositif policier anti-émeutes qui nous attend. Avec sincèrement presque autant de policiers que de manifestants. Leur allure et leurs expressions sont claires: ils ne plaisantent pas. Plantés devant nous les bras croisés, avec des regards vides mais fermes.
L’occasion de retrouver tout le monde, de faire de nouvelles connaissances parmi les activistes venus de tous les pays. On échange les expériences de la journée, ceux qui ont réussi a s’infiltrer en zone interdite, ceux qui ont echoué…
Pour moi, la journée s’achève ici, laissant les activistes espagnols haranguer leur police.

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